- Accueil
- Événements
- Non classé
- Un printemps œcuménique hors saison ?
Un printemps œcuménique hors saison ?
Partage
On apprécie toujours plus le soleil lorsqu’il apparaît au milieu d’une période de grisaille et de froidure. C’est exactement ce qui se produit en ce moment avec l’actualité œcuménique : alors que tous se plaignaient d’un dur hiver dans les relations entre Eglises chrétiennes, voici qu’une embellie inattendue réchauffe les cœurs et les esprits. Trois événements récents convergent en ce sens.
Les premiers mois de pontificat du pape François ont été particulièrement bien accueillis, non seulement parmi les catholiques romains, mais aussi – peut-être plus encore ? – chez les protestants. Fait significatif : ce qui est apprécié ne concerne pas tant des gestes particuliers adressés par le pape aux protestants, des ouvertures œcuméniques, mais tout simplement la façon dont il annonce l’Evangile pour le monde d’aujourd’hui. Espérons que cette extraordinaire popularité durera au-delà de l’état de grâce des premiers mois, et surtout, au-delà de la personne du pape François, qu’elle sera une base pour des relations plus intenses entre protestants et catholiques. Beaucoup de fidèles l’attendent dans nos communautés respectives.
Les relations entre communautés réformées et luthériennes s’intensifient dans notre Eglise Protestante Unie. Et je dois avouer que je suis favorablement surpris. Car pendant les années où nous avons préparé l’Eglise Unie, j’étais un peu déçu de voir que le discours dominant de part et d’autre consistait à rester sur les vieux cloisonnements. Trop souvent, il s’agissait que chacun continue à faire comme avant de son côté, et la nouvelle Eglise risquait d’être un non-événement dans les paroisses. Or, sans doute grâce à un synode inaugural particulièrement réussi à Lyon ce printemps, l’intérêt des Réformés pour le monde luthérien, et des Luthériens pour le monde réformé, vont croissant. Signe de cette ouverture d’esprit nouvelle, le formidable culte de la Réformation partagé cette année entre Saint-Jean et Passy-Annonciation.
Enfin, beaucoup d’autres vous le savent déjà : j’ai la grande chance d’avoir été délégué par notre Eglise à l’Assemblée du Conseil Œcuménique des Eglises à Busan en Corée. Pendant 15 jours, je vais vivre une stimulation œcuménique exceptionnelle, que je compte bien partager avec vous.
Dernière remarque : même si, dans mon précédent article, je regrette un « déni d’œcuménisme » dans la question du Notre Père, cela n’enlève rien à ce « printemps ». Il faut avoir le sens des ordres de grandeur : les vicissitudes et les coups durs d’un moment n’empêchent pas une formidable espérance pour la suite.