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L’ordination des femmes évêques dans l’Eglise Anglicane d’Angleterre
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L’Eglise Anglicane d’Angleterre se réunit actuellement (du 18 au 20 novembre) en synode pour statuer sur l’ordination de femmes évêques.
La position des églises anglicanes sur cette question semble évoluer rapidement : l’Eglise Anglicane du Pays de Galles a décidé le 12 septembre 2013 d’autoriser l’ordination de femmes évêques et le 20 septembre 2013 a été ordonné la première femme évêque de l’Eglise Anglicane de la République d’Irlande.
Mais la situation dans l’Eglise Anglicane d’Angleterre est plus problématique et plus controversée ; après le vote négatif du synode général de l église d’Angleterre, le 20 novembre 2012, sur la proposition d’ordination de femmes évêques, la situation paraissait bloquée, mais un retournement semble avoir eu lieu. Le 8 juillet 2013 le Synode Général s’est prononcé en faveur de la réouverture du débat. Cette question doit être examinée actuellement en synode en vue d’une approbation finale en novembre 2015 ; James Welby , archevêque de Canterbury et primat de l’Eglise d’Angleterre se dit confiant.
Cela fait 20 ans que l’Eglise anglicane d’Angleterre se divise sur la place des femmes dans l’église, au risque d’un schisme. Depuis que les premières ordinations de femmes ont eu lieu en 1993, une forte résistance s’est manifestée venant des tendances évangélistes conservateurs et anglo-catholiques. La raison principale de cette opposition est l’angoisse liée à une prise de pouvoir des femmes. Ces groupes se battent aussi pour obtenir des garanties permettant à une paroisse qui le souhaite de ne pas dépendre d’une femme évêque.
Un nombre relativement faible, une cinquantaine, de prêtres et évêques anglicans sont passés à l’Eglise catholique dans le cadre d’une structure d’accueil « l’ordinariat » créée par Benoît XVI qui leur permettait de rester marié.
Actuellement l’opposition vient plus des laïcs ; il est probable que la décision d’ordonner des femmes évêques sera acquise au prochain synode, mais elle ne conclut pas la question de la place des femmes dans l’Eglise Anglicane.
L’Eglise Catholique Romaine et L’Eglise Orthodoxe maintiennent leur refus catégorique d’ordonner des femmes. Le pape François dans un interview donné à des journalistes le 30 juillet dernier a déclaré « Pour l’ordination des femmes l’Eglise a dit non ; le pape Jean-Paul II l’a dit de manière définitive. Cette porte est fermée. »
Les Eglises luthériennes, principalement les églises européennes, ont admis sans grandes difficultés le principe de l’ordination des femmes. Dès 1944 l’Eglise de la Confession d’Augsbourg d’Alsace et de Lorraine a ordonné des femmes pasteurs.
La Fédération Luthérienne Mondiale a apporté tout son appui par ses études, ses consultations et les documents qu’elle a établis (1982 à 1992).
Dans notre région, l’Inspecteur Ecclésiastique, précédant celui en fonction actuellement, était une femme ; en Suède, Antje Jackelén a été nommée, en octobre 2013, archevêque de Suède (Uppsala), elle est la première femme en Suède qui occupe ce poste.
Pourquoi les Eglise luthériennes ont-elles été ainsi en avance et en pointe dans la place des femmes dans l’Eglise ? Un élément de réponse* se trouve dans le fait que la Réforme luthérienne a considéré l’Eglise avant tout comme une communauté de croyants. Elle a mis l’accent sur l’égalité fondée sur le baptême de tous les croyants (le sacerdoce universel, royal), il était donc normal que les femmes puissent accéder à tous les ministères. Cela a été facilité par la responsabilité individuelle des paroissiens qui les conduit à prendre en compte les réalités du monde présent.
Ministères sans discrimination de genre et démocratie dans l’Eglise sont évidemment liés et participent à la modernité de notre Eglise dont nous pouvons être fier.
Cette modernité est aussi une de nos spécificités, nous y sommes habitués, elle nous paraît normale, mais si nous la faisons connaître à l’extérieur, je pense qu’elle susciterait intérêt et sympathie.
Pour aller plus loin, lisez « L’ordination des femmes dans la communion luthérienne » par Elisabeth Parmentier, sur le site de la Fédération Protestante de France.