Epiphanie, manifestation œcuménique

 

rois magesLes premiers chrétiens, au lendemain de Pacques, manifestaient leur joie en se saluant réciproquement. « Christ est ressuscite », « oui Christ est vraiment ressuscité ».  Mais bien vite, les premières communautés chrétiennes comprirent que pour annoncer la « renaissance du Christ », il fallait pouvoir parler de sa « naissance ». Quelles indications pouvait trouver l’historien, l’évangéliste Matthieu ? Il faut que les précurseurs ouvrent leur cassette de cadeaux. De l’or pour le Roi des Rois, de l’encens pour adorer Dieu et de la myrrhe pour leur passage de Pacques. Les naissances et renaissances se trouvent déjà associées. Naissance de Noël, renaissance de Pacques.

La foi chrétienne retiendra trois personnages et ce sont les artistes, peintres et sculpteurs qui leur donneront des visages successifs et complémentaires.

Tout d’abord, les rois mages furent présentés comme le rassemblement symbolique de tous les peuples. A travers leur diversité pour le peuple du moyen orient et au-delà.

Mais les mages n’étaient pas seulement le symbole des peuples réunis pour la manifestation de Jésus, sauveur du monde. Une autre illustration proposa de déceler les visages des mages selon leur âge : l’ancien, barbu, l’adulte, solide, et un adolescent. C’est toute la vie des chrétiens qui est concernée par la manifestation de Dieu fait homme. Y avait-il des femmes dans le cortège ? Sans aucun doute, femmes et filles des mages. Il est curieux de voir comment la tradition (misogyne ?) les a effacées.

Pour aller plus loin dans l’affectation et la signification des mages, voici une version 2017. Toujours avec 3 mages qui ne sont pas exclusifs. Le 1er mage est un patriarche orthodoxe, plutôt celui d’Istanbul que celui de Moscou. Sa tenue est facilement identifiable, barbe et bâton. Le second est l’évêque de Rome qui veille sur son église en communion avec les églises-sœurs. Et voici une femme pasteur, peut-être évêque anglicane. Les trois mages se tiennent la main et s’embrassent. Pas besoin de cadeau ; le cadeau c’est le don de l’Esprit qui les rassemble. Ne perdons pas de temps, c’est l’heure de préparer cette nouvelle crèche.

 Frère Patrick Jacquemont, dominicain, grand-mère anglicane
Épiphanie 2015 pour préparer l’épiphanie 2017