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Les luthériens prient pour le pape Léon XIV
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Une espérance œcuménique
« Que vous trouviez force, endurance, patience et joie dans l’exercice de votre ministère, non seulement pour l’Église catholique romaine, mais aussi pour l’ensemble des confessions chrétiennes dans le monde. »
Ainsi s’exprimaient l’évêque Henrik Stubkjaer et la pasteure Anne Burghardt, respectivement président et secrétaire générale de la Fédération luthérienne mondiale, dans une lettre adressée au pape Léon XIV après son élection, le 8 mai dernier.
Dans cette lettre, l’évêque Stubkjaer et la révérende Burghardt ont souligné qu’en tant que communion d’Églises, la Fédération luthérienne mondiale (FLM) « s’est profondément engagée dans le dialogue avec l’Église catholique romaine, entamé peu après le Concile Vatican II, lequel a abouti à la Déclaration commune sur la justification, une avancée majeure ». Ils ont également rappelé la commémoration historique du 500e anniversaire de la Réforme, présidée par feu le pape François aux côtés des dirigeants de la FLM.
« Ces événements, parmi d’autres, continuent de témoigner de notre profonde espérance œcuménique, alors que nous nous préparons à la sixième phase de la Commission internationale luthéro-catholique pour l’unité et au 500e anniversaire de la Confession d’Augsbourg en 2030 », ont-ils écrit. « Alors que vous entrez dans ce ministère, nous vous portons tout particulièrement dans notre prière. Que vous trouviez force, persévérance, patience et joie dans l’exercice de votre ministère, non seulement pour l’Église catholique romaine, mais aussi pour toutes les communions chrétiennes du monde, et en réalité, pour toute l’humanité. »
Accédez ici au communiqué complet de la Fédération luthérienne mondiale (en anglais).
Nous partageons également le message de Martin Modéus, archevêque d’Uppsala et primat de l’Église de Suède à l’annonce de l’élection du 267e pape :
« En cette période de grands défis, les responsables spirituels ont un rôle important à jouer. Cela vaut tout particulièrement pour le chef de la plus grande communauté religieuse du monde. J’attache une grande importance à la bonne collaboration œcuménique avec l’Église catholique, en Suède comme à l’international. Ensemble, en tant que chrétiens, nous sommes appelés à témoigner de l’Évangile par nos paroles et nos actes. Nous partageons le même désir de porter le message de l’amour de Dieu dans le monde et de construire des ponts entre les êtres humains. »
A la veille de la messe d’inauguration du pontificat de Léon XIV place Saint-Pierre à Rome, nous nous joignons en communion de prière à nos frères et sœurs catholiques romains de Paris, de France et du monde entier pour le ministère d’unité et de paix du nouveau pape.
Le pape Léon XIV est issu de l’ordre des augustiniens, l’un des plus anciens ordres religieux. Le réformateur Martin Luther a été membre de cet ordre qui se réfère à la spiritualité d’Augustin d’Hippone. La spiritualité de saint Augustin est un héritage partagé par les luthériens à travers le monde. Martin Luther lui est resté fidèle sa vie durant.
La spiritualité augustinienne est mue par la prière et la conversion intérieure, par une démarche de l’être tout entier tourné vers la rencontre avec Dieu. Fondée et centrée sur l’unique Christ, cette spiritualité est celle du cœur et de l’intelligence, de l’amour et de l’esprit, de la conversion à la grâce inconditionnelle offerte par Dieu à l’humanité.
Martin Luther a fait sienne cette phrase célèbre extraite des Confessions d’Augustin : « Tu nous as faits pour Toi et notre cœur est sans repos jusqu’à ce qu’il repose en Toi. » Le réformateur a également cultivé une formule attribuée à un sermon de saint Augustin : « Qui bene cantat bis orat », « Qui chante bien prie deux fois ». Un principe que notre liturgie luthérienne, avec l’importance qu’elle accorde à la prière, au chant, à la prédication et à la célébration des sacrements, s’efforce de suivre.
A l’occasion de l’avènement du pape Léon XIV, redécouvrons ce père de l’Église. Pour cela, nous recommandons un magnifique album illustré, intitulé sobrement Saint Augustin. Paru en 2007 au Fonds Mercator et aux éditions de l’Institut historique augustinien, cet ouvrage a été préfacé par Robert F. Prevost, alors prieur général de l’ordre de Saint-Augustin. Rowan Williams, alors archevêque de Cantorbéry, y a contribué. Il s’agit d’un ouvrage œcuménique qui, selon les termes du futur pape, porte sur un « homme au cœur sans repos », un ouvrage qui « révèle (…) l’immense héritage légué par Augustin à l’humanité ».
Plus que jamais, l’héritage de saint Augustin constitue aujourd’hui un trait d’union entre catholiques romains, luthériens et anglicans.
La spiritualité d’Augustin est pleine de promesses pour l’unité de l’Église universelle, dans la foi en Christ. Notre foi commune doit être un ferment de réconciliation et de paix pour le monde !