Réflexion paroissiale sur la déclaration de Foi de l’EPUdF

 

Le 10 avril, une vingtaine de paroissiens volontaires s’est rassemblée à Saint-Jean pour échanger sur la première version du texte, rédigée par un groupe de travail national coordonné par le professeur Jacques-Noël Pérès. Ensemble, nous avons réfléchi au sens et à l’esprit du texte, et proposé quelques modifications possibles.

Il est difficile de faire un compte-rendu exhaustif de notre réunion, car nos discussions ont été riches et animées. Nous ne restituerons donc ici que les principaux points qui ont retenu notre attention.Avant toute chose, il est important de rappeler la fonction du texte et à qui il est destiné.

Il s’agit bien d’une Déclaration de Foi, à ne pas confondre avec une Confession de Foi. La précision est importante, car le texte a été rédigé pour mettre en avant ce qui rassemble au sein de l’EPUdF, en tenant compte de la pluralité qui la caractérise, notamment des sensibilités libérales et plus orthodoxes.

Par ailleurs, ce texte est destiné à un usage interne à l’EPUdF, en particulier pour être lu et rappelé lors des synodes. Que ceux d’entre nous qui l’ont trouvé complexe et théologique se rassurent : il s’adresse bien à un public averti !

Voici maintenant un court résumé des principales questions que nous nous sommes posées, et des réponses que nous avons trouvées au cours de notre échange.

Pourquoi avoir mis Jésus avant Dieu ?       
Il s’agit de mettre en avant le caractère chrétien de ce texte. C’est à partir du Christ que la compréhension de tout le reste s’ordonne.

Qu’entendons-nous par « parole bouleversante et fondatrice » ?
Ici, il est question de souligner l’idée de vitalité et de mouvement. L’ordre des mots renvoie à la dynamique de la Foi qui dérange, surprend, provoque. La parole est fondatrice au cœur même de ce bouleversement.

Que signifie « Dieu rassemble dans une communion invisible toutes celles et tous ceux que son Esprit anime » ?
Cette phrase se rapporte à l’idée d’Eglise invisible, si importante pour la Réforme. Nul ne peut dire où est la véritable Église. Dieu seul la connaît véritablement.

Que sont les « symboles œcuméniques » ?
En 1580, lors du premier jubilé de la confession d’Augsbourg, les luthériens publient le Livre de Concorde puis sept livres symboliques (symboles de Foi). Le texte mentionne ensuite les Confessions de Foi Réformées, faisant ainsi référence aux textes fondateurs des deux courants.

Pourquoi évoquer la prédication et les sacrements, et pas la prière ?
Dans notre tradition protestante, l’Eglise est là où la Parole est prêchée. Il s’agit d’une référence à l’article 7 de la Confession d’Augsbourg.

L’expression « une vérité qu’elle ne possède pas » sous-entend-elle que notre Eglise n’a pas de boussole ?
Cette affirmation typiquement protestante signifie que notre Eglise n’entend et ne peut posséder une vérité qui s’impose au croyant… ce qui ne l’empêche pas pour autant d’avoir une direction et des projets !

Les mots « Trinité », « Père » et « Fils » n’apparaissent pas explicitement
En effet, mais ces notions sont bel et bien présentes dans le texte.

De manière plus générale, nous avons salué la profondeur du texte, avec ses nombreuses références bibliques, sans recourir à la citation directe. Sur la forme, nous avons apprécié l’emploi de verbes, privilégiés aux substantifs.

Nos suggestions et propositions de modifications au texte existant

  • Dans le premier paragraphe, ajouter : « provoquante, bouleversante, fondatrice » car il faut être provoqué avant d’être bouleversé.
  • Nous avons trouvé que l’Esprit n’est pas assez présent dans le texte. Nous proposons en particulier d’ajouter « avec l’aide de l’Esprit Saint » dans le 3e paragraphe.
  • Ajouter : prédication, sacrement et prière au début du paragraphe 4.
  • Dans le paragraphe 5, nous souhaiterions un autre mot que « signe » de l’humanité de Dieu
  • Dans le paragraphe 6, préciser : « l’Eglise Protestante Unie partage une vérité qu’elle ne possède pas… », car il est intéressant d’insister sur ce point qui constitue une spécificité typiquement protestante.
  • Nous proposons également de mentionner une date et un lieu pour souligner que ce texte est lié à un contexte.

Pour aller plus loin : consultez le dossier complet sur la Déclaration de Foi de l’EPUdF, avec la proposition de base et son commentaire.