
L’évêque de Londres, Sarah Mullally, a été nommée ce vendredi 3 octobre au siège primatial de l’Église d’Angleterre. Elle deviendra ainsi le 106ème archevêque de Cantorbéry et le nouveau visage de l’anglicanisme dans le monde.
Parallèlement à ses responsabilités diocésaines et nationales, l’archevêque de Cantorbéry exerce la fonction de primus inter pares au sein de la Communion anglicane. Cette communion ecclésiale regroupe 85 millions de fidèles au sein de 42 provinces indépendantes qui ont chacune leur primat. Le lien de communion de ces 42 Églises nationales ou régionales avec le siège épiscopal de Cantorbéry constitue l’un des instruments de communion des anglicans à travers le monde.
Pour la première fois de l’histoire, la commission royale de nomination constituée pour sélectionner les candidats au siège de Cantorbéry a inclus des représentants de la Communion anglicane venus des cinq continents.
Alors que luthériens et anglicans entretiennent des relations de grande proximité théologique et partagent une même communion de foi, la Fédération Luthérienne Mondiale (FLM) et les Églises luthériennes à travers le monde ont accueilli la nomination de Sarah Mullally avec joie.
La pasteure Anne Burghardt, secrétaire générale de la FLM, a immédiatement adressé le message suivant :
« En ce moment historique, nous partageons la joie de nos sœurs et frères anglicans. Nous rendons grâce pour le service fidèle de l’évêque Sarah et invoquons l’Esprit Saint afin qu’il lui accorde sagesse et courage. Que son ministère comme archevêque de Cantorbéry soit pour l’Église un ferment d’unité et pour le monde une source d’espérance et de bénédiction. »
Sarah Mullally prendra ses nouvelles fonctions après son installation au printemps prochain. Elle sera la première femme à exercer la primature de l’Église d’Angleterre. La nouvelle archevêque de Cantorbéry ne sera toutefois pas la première femme évêque occupant la primature d’une Église membre de la Communion anglicane (États-Unis – 2006, Canada – 2019, Pays-de-Galles – 2025).
Vers une communion toujours plus visible entre anglicans et luthériens
Depuis 1997 et l’entrée en vigueur de l’accord de Porvoo, les quatre Églises anglicanes des îles britanniques (Angleterre, Ecosse, Pays-de-Galles, Irlande) et les Églises luthériennes de Scandinavie et des pays baltes partagent une pleine communion de foi, dans la reconnaissance des ministères, la prédication de la Parole et l’administration des sacrements. Depuis le début des années 2000, un degré identique de communion unit les Églises anglicanes américaine et canadienne à leurs homologues luthériennes (ELCA, ELCIC). Ce degré de communion est identique à celui que pratiquent les Églises luthériennes et réformées depuis la Concorde de Leuenberg (1973). Il permet d’échanger évêques, prêtres et pasteurs dans les diocèses, les paroisses et les missions d’Église.
En France, depuis 2001, les accords de Reuilly lient dans la foi, dans la reconnaissance mutuelle des ministères et l’accueil réciproque des fidèles, les Églises anglicanes des îles britanniques et les Églises luthéro-réformées (aujourd’hui réunies au sein de l’Église protestante unie de France et de l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine).
C’est pourquoi, en pleine communion de foi avec nos frères et sœurs anglicans, nous prions pour le ministère qui sera exercé dans son diocèse, au national et à l’international par la nouvelle archevêque de Cantorbéry, au service de l’Église du Christ, du progrès de la paix et de la justice.