Temps d’été : temps de repos, de découverte, ou de travail, c’est selon. Mais quoi qu’il arrive, temps lié aux vacances, à quelque chose d’autre, de vacant, de libre.
Me trotte dans la tête ces lignes du frère Thomas Merton : « Pourquoi ne sommes-nous pas heureux ? A cause de notre servilité – parce que nous sommes inféodés au faire, à la rentabilité. Tout est vide parce que c’est utile. Nous n’avons pas encore redécouvert l’utilité primordiale de ce qui n’est pas utile » [1] .
A l’heure où tout s’achète et tout se vend, où la performance règne en maîtresse absolue sur nos existences, où la gratuité est suspecte, ces mots du moine ont-ils encore quelques pertinences ?
Est-ce que ce serait cela, la clef de la vie, et que nous rappelle, inconsciemment, les vacances : que nous pouvons redécouvrir la force de la gratuité ?
D’une sorte d’inutilité fondamentale ? Cela ne fait-il aussi écho avec le « Sola gracia » de Martin Luther : la grâce seule ?
Qu’est-ce que la grâce, sinon l’expérience de la gratuité, de cette gratuité première et fondamentale qui nous précède et nous acquiesce ?
L’été, comme une expérience spirituelle ? Pourquoi pas !
Alors bon été à vous tous, dans la Paix de la Grâce !
[1] In Réflexions d’un spectateur coupable, Albin Michel, 1970, p. 351