Une maigre couverture médiatique pour le 500e anniversaire de la Réforme

A l’occasion du 500e anniversaire de la Réforme, la presse française reste plutôt discrète. Aussi, soyez prévenus, cet article est un billet d’humeur !

En grande majorité, on y trouve des articles banals, copié-collés les uns des autres et principalement centrés sur les célébrations en Allemagne. Seul fait intéressant souligné : la commémoration commune entre protestants et catholiques romains… Les journalistes savent donc lire un communiqué de presse et relayer une dépêche AFP. Au-delà, aucune analyse à se mettre sous la dent.

Les échos publient, quant à eux, un dossier sur le lien entre protestantisme et économie, repris par France Culture. Un dossier plutôt bien fait, rappelant quelques données historiques et sociologiques sur le protestantisme.

Voilà qui, tout de même, me questionne.

A l’occasion du 500e anniversaire de la Réforme, comment se fait-il que seule la presse économique daigne consacrer un dossier au protestantisme ? Le seul intérêt de la Réforme serait-il son influence sur l’économie ? Ou du moins, le seul qui mérite d’être rappelé ?

Je ne vois pas de mal à mettre en avant cette éthique protestante et le rôle qu’elle a joué et joue encore dans la cité. Et d’ailleurs, merci aux Échos de s’être emparés du sujet !

redde caesariMais quelle ironie… alors que la Fédération Luthérienne Mondiale avait résumé son message pour le 500e anniversaire de la Réforme dans cette phrase : « pas à vendre ».

La gratuité de la Grâce, en voilà une idée qui change la face du monde ! En voilà un message typiquement porté par la Réforme et qui mériterait d’être rappelé !

Pensez-vous qu’il n’intéresse que les protestants ? Pas si sûr. Dans une société fondée sur le capitalisme et le consumérisme, il s’agit au contraire d’un sujet très attendu. Ce n’est pas un hasard si la recherche scientifique, neuro-psychologie et sociologie en tête, s’intéresse en ce moment à des sujets comme le don, l’altruisme ou le bonheur… et pas un hasard non plus si ces sujets sont fortement relayés par les (bons) vulgarisateurs. Mince alors, et si la pensée de la Réforme tombait en plein dans les sujets à la mode ?

Ne comptons pas sur la presse pour donner des protestants un autre aperçu que celui d’un livre d’histoire, du XVIe au XIXe siècle. Il est urgent que nous nous donnions les moyens de nous faire mieux connaître au monde.

Mais peut-être, dans ma revue de presse, suis-je passé à côté de quelque-chose ?
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