L’oiseau s’est posé sur la pierre, devant moi, au petit matin.
Avec ces petites pattes comme deux allumettes, sur le roc.
La pierre est solide, stable, forte, immuable.
Et n’est-ce pas aussi notre rêve secret :
être solide, stable, fort, immuable.
Et si souvent nous nous lamentons que nos Églises
ne soient pas plus solides, stables, fortes, immuables.
Mais ce matin, l’oiseau (était-ce un rouge- queue ?)
s’est posé sur la pierre.
Elle est solide, stable, forte, immuable.
Mais elle est morte.
L’oiseau est si fragile, si petit, si vulnérable, si dérisoire.
Mais il est vivant.
Parabole pour notre foi, notre vie :
et si nous apprenions à être des vivants,
et non de vouloir être comme des rochers ?
A savoir être fragiles, petits, vulnérables, dérisoires,
mais vivant.
Et si nous réapprenions à vivre en église
de cette manière là, à cette mesure là ?
Alors nous pourrons ouvrir nos ailes au vent de la Grâce,
«dans le terreau de notre fragilité enfin reconnue ».
Et vivre de cette seule Grâce.