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Le journal « La Croix » parle de nous ce matin !
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Une journaliste de La Croix était avec nous ce matin, ci-dessous son article :
Reportage
Près d’une semaine après le décret gouvernemental autorisant la reprise des célébrations publiques en France, un certain nombre de temples protestants ont rouvert leurs portes, dimanche 31 mai, à l’occasion de la Pentecôte.
À Paris, une cinquantaine de fidèles ont ainsi retrouvé, avec émotion, le chemin de la paroisse luthérienne Saint-Jean.
Clins d’œil appuyés, salutations à distance, et innombrables sourires dessinés derrière les masques ou visières de l’assemblée… Huit jours après le décret gouvernemental autorisant la reprise des offices religieux publics en France, un certain nombre de temples protestants ont rouvert leurs portes, dimanche 31 mai, à l’occasion de la Pentecôte.
Après avoir assisté de chez eux pendant plus de deux mois à des cultes virtuels, une cinquantaine de fidèles ont ainsi retrouvé avec émotion, ce jour-là, le chemin de la paroisse luthérienne Saint-Jean (Paris 7e). « Nous sommes une petite communauté, avec une église d’une capacité de 150 places en temps ordinaire. Nous avons installé les choses de façon à ce qu’il n’y ait vraiment aucun risque épidémiologique », expliquait en amont de ce « culte de retrouvailles » Jean-François Breyne, le pasteur de l’édifice.
Port du masque obligatoire, aspersion de gel hydroalcoolique en amont de l’office, chemins distincts pour l’entrée et la sortie du lieu de culte, distanciation sociale avec un placement des fidèles par un membre du conseil presbytéral… Tout le monde s’est plié, avec une grande discipline, au respect des consignes sanitaires.
« Enfin nous y sommes ! Enfin… Presque, puisqu’il est étrange de célébrer ce culte de Pentecôte avec si peu de monde. Et face à tous vos masques, j’ai un peu l’impression d’être l’aumônier militaire d’une équipe du GIGN avant une intervention », a réagi avec humour, au début du culte, le pasteur Breyne, avant notamment d’exhorter les fidèles à garder leurs masques « même pendant les chants ». « Nous partons du principe que vous êtes des hommes libres, (…) responsables de ce que vous faites. Notre réouverture en dépend », a aussi rappelé à l’assemblée Corinne Bernette, la présidente du conseil presbytéral.
Introduite par la lecture d’un texte de 2005 du père Maurice Bellet sur le chaos, la prédication du pasteur Breyne s’est construite en forme de réflexion sur la pandémie actuelle. Le « surgissement de [ce] chaos collectif, planétaire, a de quoi nous faire vaciller dans nos convictions. Comment faire maintenant pour sortir de la peur ? », a-t-il interpellé depuis sa chaire, « c’est d’une autre contagion, chers Frères et Sœurs, dont nous avons besoin aujourd’hui : celle de la confiance, de l’émerveillement, (…) du pardon… ».
Pour limiter les risques de propagation du Covid-19, la paroisse a aussi dû adapter quelque peu sa liturgie. Pour la Sainte Cène, le pasteur s’est ainsi lui-même déplacé, entre les rangées, auprès des fidèles désireux de communier, pour déposer « sans contact » l’hostie au creux de leur main. « Cela me semble théologiquement correct. (…) C’est Dieu en Christ qui vient vers moi », a encore expliqué le pasteur Breyne. À l’issue du culte, les dizaines de fidèles se sont enfin retrouvées, tout en maintenant les distances de sécurité, devant la façade de l’édifice.
« C’est une très, très grande joie de pouvoir se retrouver et de revoir notre pasteur », confie Céline, l’une de ces paroissiennes. « Nous avions mis en place des cultes virtuels en commun avec la paroisse voisine de Montparnasse-Plaisance pendant le confinement. Ils comptabilisaient environ 150 connexions, avec deux à quatre personnes derrière chaque écran », explique Jean-Luc, 56 ans, paroissien de Saint-Jean depuis plus d’une dizaine d’années. « Cela dépanne et nous a permis de garder le lien, mais ce n’est tout de même pas pareil… ».
« Nous avons proposé aux personnes plus vulnérables – souvent celles plutôt âgées – qui n’ont pas souhaité venir aujourd’hui de continuer à suivre le culte retransmis de Montparnasse-Plaisance », explique encore Corinne Bernette, « l’enregistrement vidéo fait partie des pistes que nous pourrions peut-être envisager ici. Nous devons prendre garde à ne laisser personne sur le côté. »
Malo Presca, le 31/05/2020