On pourrait en rester sans fin à la plainte,
penser que le mal jamais
ne lâchera son étreinte.
On pourrait aussi se contenter
d’être sourd et passer son chemin
quand la violence défigure l’humain
et le prive de tout lendemain.
Mais vivre requiert plus de hauteur,
une réponse habillée de responsabilité.
Vivre commence
par une fine attention
à ce qui tremble au-dedans,
ce Nom cousu à notre chair
qui fait la lumière
là où nous n’y voyons
pas clair.
Quand l’impuissance nous prend
devant l’hiver du monde,
il reste la persévérance
à opposer à la désespérance.
Il reste la petite veilleuse
à soigner au profond de l’être,
celle qui porte la guérison
dans ses rayons et fait soleil
là où nous pétrifie le sommeil.
Francine CARRILLO