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Célébration partagée avec nos frères et sœurs de la paroisse de Saint-Pierre du Gros-Caillou
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A l’occasion de l’ouverture de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, notre communauté luthérienne de Saint-Jean a eu l’immense joie d’accueillir nos frères et sœurs de la paroisse catholique de Saint-Pierre du Gros-Caillou, emmenés par le père Louis-Marie Drago, vicaire au sein de notre paroisse sœur du quartier du Gros-Caillou, Paris 7.
Le père Drago et la pasteure Michelsen ont partagé la prédication depuis la chaire de notre église sur les textes de la première lettre de Saint Paul à l’Eglise divisée de Corinthe (1 Corinthiens 12, 4-11) et de l’évangile selon Saint Jean (Jean 2, 1-12) ; partage de chaire qui témoignage de la réconciliation entre nos deux Eglises et de notre volonté commune d’œuvrer à l’unité visible de l’Eglise du Christ. Malgré la douleur de la communion imparfaite qui demeure entre nous, comme l’ont rappelé Louis-Marie Drago et Christina Michelsen, c’est forts des richesses de nos traditions respectives que nous formons ensemble le même corps spirituel du Christ. Le Christ nous appelle à l’unité, à accomplir ensemble son œuvre prophétique. A l’instar des invités au mariage à Cana, nous sommes invités à tourner avec confiance, joie et reconnaissance nos regards vers le Christ. Comme l’eau est transformée en vin, l’Evangile transforme nos vies. Cet épisode des noces de Cana nous enseigne la confiance et l’espérance dans l’amour infini de Dieu pour nous et le monde.
A l’issue de la prédication, c’est dans un même élan, que nous avons professé d’une même voix le symbole de foi (le credo) de Nicée-Constantinople. Ce culte partagé nous a en effet permis de célébrer le 1700e anniversaire du premier concile œcuménique de Nicée, à l’origine de cette confession de foi qui, avec le symbole des Apôtres et le symbole de Saint Athanase, constitue l’une des trois confessions de foi fondamentales, communes aux catholiques romains, aux protestants et aux orthodoxes. Nous avons ainsi pleinement conféré son sens étymologique au mot « symbole » : ce texte nous unit dans une même foi, par-delà nos différences qui apparaissent bien secondaires. Le credo de Nicée-Constantinople est un legs magnifique des pères de l’Eglise, un bien commun précieux qui nous met en communion avec les générations qui nous ont précédées, avec les chrétiens d’aujourd’hui et les chrétiens des siècles à venir.
Nous avons également été invités à nous souvenir des avancées remarquables de l’œcuménisme au cours des dernières décennies, et à incarner ce cheminement vers l’unité retrouvée de manière concrète dans notre quartier, dans notre ville de Paris.
L’an passé nous avons en effet pu nous souvenir des 25 ans de la signature de la Déclaration conjointe luthéro-catholique sur la doctrine de la Justification, mettant un terme à des divisions de plusieurs siècles entre nos Eglises sur la compréhension du salut ; compréhension du salut qui est au cœur de l’espérance chrétienne. Depuis la signature de cette déclaration, le 31 octobre 1999 en l’église Sainte-Anne d’Augsbourg, les communions mondiales d’Eglises méthodistes, anglicanes et réformées nous ont rejoints dans cet accord fondamental.
En octobre 2016, à Lund, en Suède, le pape François nous faisait l’honneur de participer à la célébration d’ouverture anticipée du 500ème anniversaire de la Réforme protestante. Plus récemment, le pape François a également invité des représentants de nos communions ecclésiales protestantes à Rome, non plus comme observateurs, mais comme participants invités à témoigner durant les trois sessions du synode des évêques sur la synodalité entre 2022 et 2024.
Ces avancées, et bien sûr le credo de Nicée-Constantinople, sont une invitation à sortir des murs de nos églises, à porter, ensemble, le témoignage de notre foi commune, dans et pour le monde.
Dans le respect des disciplines respectives de nos Eglises, nous sommes entrés ensemble dans la liturgie eucharistique et nous avons formé autour de l’autel un même cercle pour partager la Cène ou une bénédiction.
A l’issue du culte, nos deux communautés ont discuté à bâtons rompus autour du verre de l’amitié, heureuses de se retrouver ce dimanche et résolues à faire vivre l’œcuménisme, non pas une semaine dans l’année mais tout au long de l’année !